M. BLUE ET LE PAYS BASQUE



Ou M. Blue essaye de comprendre la violence au pays basque et en arrive à la conclusion que pour tout conflit il faut deux protagonistes.


La trêve entre le mouvement séparatiste basque ETA et le gouvernement espagnol aura durée 16 mois. Comme chaque trêve celle-ci a commencée par un assassinat et se termine de la même manière ? Pourquoi ne veulent ils pas s'entendre?

Mais d'abord, le passé, l'ETA a été créé en juillet 1959,elle provient de la scission des jeunesses du PNV (parti nationaliste basque).Dans les années 70 celles-ci rejoindront l'ETA.

On peut distinguer la période franquiste ; où l'ETA retirait énormément de légitimité de la brutalité policière exercée envers son organisation (sept.75 deux activistes de l'ETA condamnés à la peine capitale, sont exécutés); ainsi que sur le reste de la société basque (entre 74-75, 22 personnes sont tuées par la police lors de différentes grèves et manifestations).

Quand la transition est arrivée, tous les partis pensaient que la lutte armée n'était plus nécessaire ; sauf l'ETA qui exigait au préalable l'amnistie de ses prisonniers et la reconnaissance du droit à l'autodétermination du pays basque. Mais le gouvernement de l'époque ne pouvait faire de telles concessions; par peur des réactions des militaires qui admettaient mal que l'Espagne devienne une démocratie parlementaire.

Les élections de 82 amenèrent le parti socialiste au pouvoir ; on pouvait penser qu'un dialogue constructif allait s'établir. Au lieu de cela, la répression policière s'intensifia au pays basque avec la création de la Zone Spéciale du Nord qui donnait des compétences accrues à celle-ci en matière de sécurité.

Et comme ceci ne suffisait pas à arrêter les activistes de l'ETA.Le commandant de la guardia civil de Bilbao, avec l'accord du ministre de l'intérieur et celui tacite du président du gouvernement espagnol, créa un groupe paramilitaire (les Groupes Antifascistes de Libération) qui tuèrent 24 pers. et blessèrent 26 autres entre 83-86.

On peut constater que les différents acteurs de ce conflit ont une prédilection pour utiliser la violence plutôt que la parole. Voilà pour le passé.

Mais aujourd'hui il faut bien avouer que la situation n'a guère évolué. Cette trêve tant espérée par le peuple basque, fatigué de tant de violence, avait été accueillie comme une possibilité d'amener la paix au pays basque. Mais la mauvaise volonté, évidente, du gouvernement de M. Aznar a fait capoter cette trêve. Ainsi un membre de l'ETA qui avait été désigné par l'organisation comme la porte-parole pour conduire les négociations a été arrêtée et livrée à la police espagnole. On ne peut pas dire que de telles actions aident à consolider la trêve.

De plus, à part les partis nationalistes basques qui ont essayés de se rapprocher d'euskal herritarrok, de donner ainsi la primauté à l'aile politique des indépendantistes. Les autres partis espagnols, dont le parti au pouvoir (le P.P), ont rejetés cette approche qui aurait déplacé le débat sur le terrain politique et ainsi consolidait la trêve. En effet, cette situation de violence favorise le parti popular plutôt que les partis nationalistes. Comme on a pu le constater lors des dernières élections où le P.P a doublé le nombre de ses députés égalant ceux du P.N.V, au pays basque - du jamais vu - C'est pourquoi, le gouvernement a préféré laisser pourrir la situation notamment en traînant des pieds pour rapprocher les prisonniers basques dans les prisons basques. Pour que les extrémistes sous la pression casse la trêve ; confirmant ainsi aux yeux de l'opinion publique leur réputation de bandits sanguinaires ; discréditant par la même occasion les partis nationalistes basques et laissant le P.P comme le seul garant de la démocratie. - la droite espagnole garante de la démocratie ah! Ah!

Si je suis aussi critique avec la politique des divers gouvernements depuis l'époque de la transition, c'est que la violence étatique m'irrite au plus haut point car elle démontre le disfonctionnement d'une société qui se veut démocratique. Et, je ne cherche pas à excuser les assassinats de civils que l'ETA a perpétré ; on n'a pas d'excuse quand on prend une vie innocente. Mais, eux pensent qu'ils sont en guerre. Dans un pays occupé et l'état espagnol leur donne toutes les raisons de le croire.

P.S : Je signale que la France se compose de 22 régions, 4 départements d'outre-mer, 4 territoires d'outre-mer et 2 collectivités territoriales



M Blue

-avril 2000-


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