MEGAJOULE
La France se lance, au travers de la création de la LIL (Ligue d'Intégration Laser, en Gironde) dans un programme de recherche qui devrait aboutir à la conception d'une nouvelle génération d'armes à capacité nucléaire. Ce programme marque la première étape vers la création du laser mégajoule grâce auquel la Direction des Applications Militaires du Commissariat à l'Energie Atomique pourra se lancer dans l'étude d'un nouveau système pour déclencher la fusion de l'hydrogène dans les bombes du XXI° siècle.
Ainsi, le laser mégajoules permettra aux scientifiques de créer de véritables explosions nucléaires, mais bien évidemment, celles-ci seront " contrôlées en laboratoire ". Or il se trouve que, depuis 1998, la France à ratifiée un traité d'interdiction complète des essais nucléaires qui stipule que les pays signataires s'engagent à renoncer à toute explosion d'arme nucléaire et à tout autre explosion nucléaire.
Actuellement, pour obtenir la puissance nécessaire à la fusion de l'hydrogène (et donc pour l'explosion de la bombe), il faut une puissance équivalente à 10.000 tonnes de TNT. Or, seules les bombes atomiques à l'uranium ou au plutonium sont capables de dégager un telle puissance, donc le détonateur de la bombe H est une bombe A.
Les tests qui seront effectués sur les différents lasers (un français, un américain et peut-être un britannique) permettront la création de bombes à hydrogène de puissance totalement variable. Ceci apportera de nombreux avantages aux militaires : des bombes " propres ", à la puissance idéalement dosée pour la cible et qui détruiront essentiellement les êtres vivants grâce au dégagement de neutrons (en laissant les infrastructures et le matériel plus ou moins en état, selon son éloignement du lieu de l'impact, de plus, le fait de ne plus avoir une bombe atomique comme détonateur réduit fortement les radiations émises par les bombes).
L'article VI du traité de non-prolifération des armes nuclèaires stipule que " chacune des parties du traité s'engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace ".Donc, malgré la signature de ces traités certains pays (qui se veulent pourtant être des exemples) se dotent d'outils qui relancent, pour le XXI° siècle, la course aux armements et qui encourage même certains états à développer (à leur échelle) l'arme nucléaire (voir l'Inde et le Pakistan).
Les traités et les accords sur les armes atomiques ne seraient-ils donc qu'un moyen pour les pays les plus riches de s'assurer qu'ils seront les seuls à posséder les armes de destructions massive du futur ?
P.S. : Le Mouvement de la Paix, qui milite entre autres contre la mise au point du laser mégajoule, à une antenne à Perpignan, au 29 rue petite de la Réal.
-été 2000-
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