Règlement de compte à Ok-Kaboul





Les USA ont commencé le bombardement de l'Afghanistan au nom de l'Occident, et en se positionnant comme les hérauts (héros) des valeurs démocratiques et libérales. Même si, à ce jour, l'intelligentsia occidentale dénie en bloc ses valeurs puritaines et impérialistes, se déculpabilisant ainsi des crimes commis sur les populations civiles touchées par les bombes, le Monde du 12.09.01 titrait déjà son éditorial par : " Nous sommes tous des américains. ". D'accord, compatissons pour les victimes innocentes. Mais avant de donner notre aval idéologique à la politique de cette nation, un double problème se pose.

Premièrement, la mise en place de la riposte à l'attentat du 11.09.01 montre que les USA devaient avoir choisi leur cible avant l'événement qui leur donnait le prétexte de la frappe. Deuxièmement, la campagne médiatique menée par les Etats Unis d'Amérique (par le biais des images et des commentaires fournis aux chaînes du monde occidental) pour justifier et décrire leur engagement militaire, montre qu'un tel acte découle bien d'un intention stratégique et politique ; et non éthique et humaine, comme la dialectique journalistique voudrait nous le faire entendre.

Le problème posé par la riposte est que le délai d'un mois qui a séparé l'attentat et le début des hostilités a été expliqué par la presse en invoquant la difficulté des tractations diplomatiques entre les USA et le monde musulman. Cela tend à montrer que la Maison Blanche avait choisi la cible avant les tractations, qu'ils avaient connaissance du meurtrier avant même que le meurtre n'ai lieu (rappelez vous que l'identité de Mr Ben Ladem, et les principales informations que nous avons eu sur lui, nous ont été données le jour même de l'attentat). Etrange non ?... Et si il persistait encore un doute pour vous, qu'il se dissipe ; car dans l'hypothèse inverse, les discussions de diplomates auraient abouti, comme elles aboutissent toujours depuis que la diplomatie existe : à un consensus.

Et pour ce qui est du rabâchage médiatique, selon lequel le meurtrier était connu parce qu'il est récidiviste. Une manière comme une autre de justifier une sentence sans procès... Or, si tel était le cas, cela voudrait dire que les services de renseignement américain ont, durant les dernières années (celles qui nous séparent des premiers attentats attribués aux fondamentalistes musulmans), fonctionné de la même manière qu'à l'époque de la baie de cochons (Cuba) et de l'assassinat de J.F. Kennedy. Autrement dit, que ces services de renseignement ont préféré laisser faire le crime, pour constater le flagrant délit...

Quelque soit la vérité, l'état de fait montre, d'une part, que cette nation n'a rien apprit de son Histoire, et que d'autre part, elle est dirigée par des instances capables de laisser mourir des milliers de ses concitoyens pour ses ambitions politiques et stratégiques.

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L'événement du 11.09.01 et la réaction des USA à cet événement doit nous faire prendre conscience d'une chose : démocratique ou non, l'appareil d'état est toujours l'instrument de la violence pour, et par le peuple qu'il dirige. L'état de guerre ne commence pas le jour où deux peuples s'affrontent, mais le jour où le peuple délimite un territoire réel ou symbolique (cela peut êtres un lieu concret comme un pays, mais aussi un lieu abstrait tel que la bourse, par exemple). Les USA ont choisi le Monde comme territoire. Les faibles se rebiffent cruellement car leurs instances dirigeantes ne sont pas plus humaines que les nôtres. Et nous européens nous devons, par la force de notre Histoire, assumer les actes de nos paires (c'est en cela et uniquement en cela que nous sommes américain).

Cet état de fait ne pourra évoluer que lorsqu'une communication-mondiale-réelle sera établie, car chacun de nos gestes comptent dans le mécanisme globale :

Quand je met de l'essence dans ma voiture, je tue un moudjahidin qui se trouve sur la route d'un oléoduc de pétrole.



-Automne 2001-




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