A trop regarder sa calculette on en oublie l'étiquette...





Depuis le premier janvier le prix des marchandises est affiché en euro, les francs étant indiqués comme valeur convertie (ce qui était globalement l'inverse avant cette date). Or, en quelques jours, j'ai pu constater qu'aucun des prix que je connaissais (pain, café, etc...) n'étaient restés constant chez les commerçants de mon quartier. Tout ces prix avaient été augmentés de quelques centimes (voire quelques dizaines de centimes).

Je ne sais si pas si vous avez entendu la même chose que moi, mais j'avais compris, pour ma part, que le passage à la nouvelle monnaie ne devait pas engendrer d'augmentation. Il me semble même avoir compris également que les prix devaient être gelés pendant quelques mois. Il apparaît donc que les commerçants sont, comme on aurait pu s'en douter, des gens très prudent : les prix ne devront pas augmenter, ils ont donc fixé l'augmentation à la date de conversion.

Or, ce qui me sidère c'est l'attitude docile des consommateurs. Comme j'ai pu le faire, les gens ont continué à effectuer leurs achats quotidiens, essayant de jouer le jeu de cette évolution économique, présentée par les pouvoirs publics comme nécessaire. Personne n'émettait la moindre objection sur la valeur des marchandises. Il me fallu à moi même quelques jours pour réaliser que ces augmentation des quelques centimes n'étaient pas marginale et compensées par la valeur totale du " panier de la ménagère "*. La vie à Perpignan était devenu, en vingt quatre heures, aussi chère que la vie parisienne. Mon billet de vingt euros n'avait pas une espérance de vie supérieure aux cents balles que je tirais quelques jours auparavant.

Je me taisais, comme tout mes concitoyens, de peur de passer pour un " eurosceptique " conservateur (et radin). Bref, tout le monde était en train de se faire avoir, anesthésié par l'effort pour s'adapter à la nouvelle monnaie. Ce qui me mis la puce à l'oreille c'est une campagne de pub pour la fameuse chaîne de restaurant rapide qui se targuait de proposer son plus petit sandwich au steak et au fromage avec un taux de conversion faisant gagner à son client quelques huit centimes par rapport aux anciens prix. Putain, s'il faut qu'on aille tous bouffer là bas pour garder notre pouvoir d'achat, c'est les pharmaciens qui vont faire fortune.

Si l'on tarde trop à réagir, cette situation risque d'être considérée par les décideurs des finances et de l'économie, comme la preuve évidente que nous ne sommes que des moutons. Or, le jour où ces gens là cesseront de craindre les conséquences de l'opinion publique, il en sera fini des libertés. Moi même, j'ai peur et je continue à payer ma baguette 0.65 E.

Dernière minute (avant publication)

L'INSEE vient de publier ses premiers chiffres sur la question. Ils permettent de constater l'augmentation effective des prix. L'annonce de la presse minimisait l'effet du passage à l'euro mais les faits sont là : l'euro a provoqué une envolée des prix. Ne vous inquiétez pas : " La baisse de consommation devrait provoquer une diminution des prix " !

* indice globale de prix des biens les plus couramment consommés.

St Thomas




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